Tribulations d’un marchand de sable…

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Dans un tract actuellement distribué sous l’intitulé « La gauche solidaire, innovante et écologique », Laurent Beauvais se livre à un petit exercice très politicien d’endormissement du peuple. A le lire, son équipe qui réunit Verts, PCF, PRG, MRC et PS a mis en place « des réalisations importantes et concrètes »…et réussi à « remettre notre région en mouvement ».

L’autosatisfaction pourrait en rester là, mais emporté tel le jeune Bonaparte à Arcole, par une plume alerte et emballée, le Président de Région ajoute quelques lignes plus loin : « En moins de 6 ans, la Gauche a insufflé une nouvelle donne qui ne fait que commencer à porter ses fruits. »

Comme il est difficile de promettre du concret à un brave peuple qui ne voit pas venir l’hirondelle promise du changement annoncé, et après nous avoir asséné que « tout est pour le mieux dans la meilleure des Normandie possible », notre adepte de Leibniz et du Docteur Coué en élève studieux nous assène qu’il souhaite placer son prochain mandat sous le signe de l’innovation, formule incantatoire répétée à cinq reprises.

Emporté par tant d’audace qu’il ne soupçonnait pas, notre bon Candide de circonstance nous déclare « Je veux préparer la fusion des deux Normandie » comme s’il s’agissait de réunir les deux Allemagne, les deux Vietnam ou les deux Corée, réunifications dont on connait les coûts humain, social et économique. Revenir à la raison que nenni ! Pourquoi se complaire dans le prosaïque ? Pourquoi ce valeureux héraut du PS affirmerait-il vulgairement aux mortels qu’il adhère à la marchandisation des territoires voulu à Bruxelles et par les tenants du Traité Constitutionnel Européen.

Enfin, toujours pas lassé par tant de fougue, le foudre de guerre nous déclare : « Je me bats et me battrai pour que nous gagnions cette bataille du rail ». Songerait-il à faire dérailler de nouveau le Cherbourg-Maastricht à Airan comme le firent trois résistants caennais en 1942, fait d’armes qui inspira le réalisateur René Clément ?  Non, diantre ! Le porte-étendard s’est converti en portefaix et nous parle de sa volonté qu’aboutisse le projet de Ligne à Grande Vitesse…Ouf ! Nous avons échappé au pire. Ou presque et pour combien de temps ?

Publié dans Nos réponses

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